Etre goréen(e) de nos jours

Comment lire l'œuvre de John Norman dans l'optique d'être Goréen de nos jours ?

Si on se référence aux niveaux habituels, on peut en dégager plusieurs niveaux de lectures de l'œuvre de John Norman.
Au niveau littéral, il s'agit d'une suite d'aventures dans un univers de sciences fictions dans un monde parallèle où l'instinct presque animal est omniprésent, loin de nos principes et civilisation actuelle. Les histoires sont plus ou moins intéressantes, plus ou moins bien écrites et, sauf à vouloir les reproduire un peu théâtralement, n'apportent pas grand-chose.
Si on passe au niveau allégorique, on peut commencer à en dégager des principes moraux, des ou des idées philosophiques. John Norman ne se cache pas d'avoir eu cette intention. Au niveau moral, on peut commencer à tirer des leçons pratiques des lectures en l'appliquant à la conduite humaine et à l'éthique. On y cherche des conseils sur comment mener une vie selon ces principes. Le texte devient une source d'inspiration morale et de réflexion sur les actions humaines pour mener vers un idéal. C'est donc à ces derniers niveaux de lecture que nous allons nous intéresser.

Qu'est-ce que la philosophie Goréenne dans nos sociétés ?

Être Goréen sur Terre implique l'adoption de principes inspirée de l'univers de fiction de Gor, créé par John Norman, professeur de philosophie, promeut une organisation sociale où les rôles sont définis par des valeurs naturelles. Cette hiérarchie repose sur des différences perçues entre les sexes, avec une dominance masculine et une soumission féminine, qui se manifestent dans des relations où la femme occupe un rôle subordonné. Cette dynamique rappelle le patriarcat, où les hommes détiennent le pouvoir, comme a pu le montrer Pierre Bourdie qui a décrit la domination masculine comme une forme de pouvoir symbolique imposé à travers la culture, les normes et la structure sociale. Cependant, toutes les femmes ne sont pas inférieures à tous les hommes dans la société goréenne : certaines femmes sont dites Libres et certains hommes sont devenus esclaves y compris de femmes.
Cependant, l'acceptation de cette philosophie et de ces principes doit être consciente, réfléchie et volontaire par des personnes majeures qui conçoivent cette organisation comme comme une forme de liberté et non une contrainte. De plus, la philosophie goréenne défend la stabilité, la fidélité et la discipline où des liens stables et sécurisés sont vus comme essentiel au bien-être psychologique des individus. C'est d'ailleurs le but du cadre protocolaire.
Cette adhésion repose sur un principe de consentement éclairé qui, bien qu'étant une base des relations humaines modernes, pose la question de la pression sociale mais aussi de l'acceptation de sa nature et de ses besoins profonds. Ainsi, être Goréen dans la vie actuelle ne signifie pas uniquement être soumis à un Maître ou dominer une esclave, mais également s'engager consciemment dans une relation où le consentement sans cesse renouvelé est vu comme une forme de liberté personnelle, exprimée dans le respect des règles établies au sein de la relation Maitre-esclave ou de la communauté et en s'affranchissant du contexte social.

L'application de la philosophie goréenne au quotidien

La philosophie goréenne, même dans son adaptation à la société moderne, repose sur des principes de hiérarchie et de soumission volontaire, ce qui peut apparaître en contradiction avec une culture qui valorise l'égalité. Dans un contexte où le consentement est primordial et constitue une exigence légale et éthique, un Goréen doit naviguer entre ces principes et les attentes contemporaines. La liberté, dans la perspective goréenne, trouve un paradoxe dans l'acceptation consciente de rôles inégaux, un choix qui doit être fait en pleine conscience, respectant ainsi l'autonomie individuelle. En appliquant ce principe, une personne choisissant de s'inscrire dans la structure goréenne accepte une hiérarchie, mais cette soumission doit être volontaire et éclairée, sans coercition ni manipulation psychologique. C'est d'ailleurs ce qui fait sa force dans notre société contemporaine. Dans ce cadre, la vérité joue un rôle fondamental, en tant qu'élément clé d'une relation de confiance. Il est crucial de rester honnête, non seulement dans les interactions quotidiennes, mais aussi dans l'acceptation de ses choix et de leurs conséquences. L'honneur, en tant que vertu fondamentale, incite à agir avec intégrité et respect en honorant les engagements pris. Enfin, la responsabilité, essentielle dans toute relation, souligne l'engagement envers l'autre et les autres, que ce soit en tant que Maître ou esclave. Être Goréen aujourd'hui nécessite une compréhension profonde de l'équilibre entre hiérarchie et adhésion à des principes modernes mais aussi éternel comme la bienveillance envers l'esclave dont le Maitre à la responsabilité.

Être Goréen ce n'est donc pas reproduire les histoires et comportements d'un autre monde mais comprendre la philosophie qui se dégage d'une œuvre écrite sur un temps long de près de 60 ans en parallèle mais aussi sous influence de l'évolution sociale pour s'en inspirer dans sa vie quotidienne et en faire un idéal partagé dans une relation Maitre-esclave.

Consentement

Alors que sur Gor, l'esclavage est considéré comme normal et est imposé, l'entrée dans le monde goréen est évidemment fondé sur le consentement éclairé et donc une réflexion. On pourrait alors se demander ce qui pousse certains et certaines à vouloir entrer dans cet univers aux dynamiques de pouvoir fort. On peut distinguer trois raisons de cette aliénation volontaire et réfléchie.

1. L'acceptation de soi et la recherche de la sérénité intérieure.
La soumission permet d'accepter sa nature et de ne plus lutter pour occuper un rôle qui n'est pas le sien. A l'image de Sénèque, les Stoïciens, chacun doit vivre en accord avec la nature, sa nature et se concentrer sur la vertu pour atteindre la sérénité intérieure : l'ataraxie. Cette volonté exige un effort permanent pour résister aux pressions extérieures et appliquer la vertu.
Cette conception est présente dans l'univers goréen où la maîtrise de soi et la soumission à un ordre naturel permettent d'atteindre un équilibre intérieur. Dans ce cadre, le Maître guide et aide les esclaves à se libérer des conditionnements sociaux pour se recentrer sur son essence profonde. De son côté, la kajira, loin d'être passive, cherche à s'améliorer à la place qui est la sienne pour atteindre la sérénité intérieure.

2. La libération des contraintes sociales
Dans nos sociétés, chacun connaît des normes et contraintes sociales qui devraient déterminer leurs comportements. Dans un cadre de relation Maitre/esclave, il s'agit de se soumettre à une autorité voulue, dans un cadre structuré et sécurisé, pour se libérer des contraintes sociales. La transgression de l'ordre établi permet d'atteindre un certain plaisir.
Pour Nietzsche l'individu doit détruire les valeurs imposées la société et sa morale dominante pour créer les siennes. S'affranchir des limites sociales mais aussi intériorisées notamment par l'éducation, permet d'affirmer sa personnalité et son identité.
L'univers goréen, avec son aspect protocolaire et codifié, donne ce cadre structuré et sécurisé. Il permet de se (re)construire une identité conforme à celle que chacun ressent au fond de soi et recherche au-delà d'attentes sociales qui ne lui correspondent pas.

3. Vers une liberté psychologique
Dans une relation goréenne, la soumission peut-être un moyen d'accepter des aspects de soi-même souvent refoulés. Ainsi Pour Carl Gustav Jung, il est nécessaire de reconnaître et de travailler ses peurs, ses désirs et ses contradictions pour atteindre une liberté psychologique et atteindre une harmonie intérieure durable en évitant les tensions internes.
Pour cela, la kajira doit s'inscrire dans un apprentissage actif, d'acquisition de discipline, dans une volonté de repousser certaines de ses limites pour mieux se comprendre. Le Maître agit alors comme un éducateur qui va l'accompagner dans cette quête intérieure qui passe par un protocole et des exigences réfléchiesComme nous venons de le voir la dynamique de pouvoir forte existante dans l'univers goréen ne peut être que volontaire et réfléchi. Elle est ouverte aux esclaves réfléchies, capable d'un véritable travail sur soi même s'il est initié et accompagné par le Maitre goréen. En parallèle, celui-ci est loin de la caricature de l'Homme de pouvoirs sans limite. Il est là pour rendre possible la quête de la femelle qui entre dans cet univers, une quête de libération(s) qui peut sembler paradoxale.

Capture

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Indépendance économique

Autant sur Gor, l'esclave ne peut ni posséder ni gagner elle-même de l'argent, autant sur Terre, on peut être une kajira financièrement indépendante.

 A COMPLETER


Philosophie goréenne et vie quotidienne

La philosophie goréenne s'appuie sur trois grands piliers issus de la philosophie antique. Chacun des piliers peut évidemment se décliner dans notre vie quotidienne.

Protocole (différents niveaux)


Le protocole en public

Il est lors de la présence de personnes non averties. Il comprends des règles simples qui peuvent être invisibles aux yeux des non-avertis (une façon de s'exprimer, de s'adresser à l'autre, de ne pas remettre en cause l'autorité du Maître, ...) Ce protocole a pour objectif d'établir une structure pérennes . Il est nécessaire que sur la durée la kajira ne puisse se relâcher afin de maintenir une dynamique de pouvoir, même dans des situations quotidiennes

Le protocole bas

C'est le protocole de base lors de l'apprentissage. Ce niveau de protocole se concentre sur l'obéissance et la soumission. Il inclut la façon de s'exprimer, les règles de vie quotidiennes (discours, regard, positions et postures, la façon se se déplacer, ...). Il reste allégé puisque en cours d'apprentissage.

Le protocole quotidien

Ce protocole est souvent inclut les règles, postures et positions apprises mais aussi des tâches quotidiennes. L'objectif est de s'assurer que la kajira vit selon la philosophie goréenne et sa déclinaison dans la vie quotidienne. 

Le protocole haut

Il est en vigueur lorsque le collier est porté. Il implique des formes de restriction d'adresse et de paroles ainsi que des positions, des mouvements et le port d'une tenue imposée. Les positions et les demandes doivent être suivis avec une précision absolue. Le comportement en général doit être celui qui est attendu d'une kajira. Ces moments forts renforcent la dynamique de pouvoir et un mode de vie selon la nature profonde de chacun.

Résistances

1. La résistance vers un changement perçu comme important

Entrer dans l'univers goréen, c'est entrer dans un univers peu connu. Si les ouvrages le sont, il est difficile de penser d'emblée à son application de notre quotidien et ses implications. Cette peur de l'inconnu peut engendrer une certaine méfiance et anxiété : les apprenties kajirae ont tendance à reproduire leurs comportements passés, ce qu'elles ont connu même si elles souhaiteraient un changement qui leur parait bénéfique. Par ailleurs, l'univers goréen peut paraitre exigeant et certaines se sentent peu capables de faire face à ce qu'elles perçoivent (des fois à tort) comme des exigences supérieures à ce qu'elles ont connu. Enfin, une sensation de perte de contrôle ressenti comme forte face à cette nouveauté, fait que les apprenties kajirae peuvent développer de la frustration, de la peur voire de la colère

2. Une exploration identitaire qui peut déstabiliser

Les relations goréennes, comme plus généralement celles dans l'univers BDSM, offrent un cadre sécurisé, grâce notamment aux règles, protocoles et philosophie goréenne, pour dépasser certaines inhibitions et d'explorer des aspects profonds de l'identité personnelle. Pour une kajira, le fait de céder volontairement le contrôle peut favoriser une catharsis émotionnelle, une libération des émotions refoulées. Ce type de relation permet ainsi d'accepter et de vivre des aspects souvent refoulés de sa personnalité et de redéfinir son rapport à l'autorité et au contrôle.

Cependant, la résistance à l'autorité et à la prise de contrôle reste forte, notamment au début de la relation. Les normes sociales, l'éducation reçue, la confiance encore imparfaite puisqu'en construction l'explique aisément. Il s'agit alors de travailler à réduire cette résistance sans toutefois la faire totalement disparaître car elle est l'aspect visible de la notion de consentement à ce type de relation.

Peu à peu, le dressage ou l'éducation, permettent de réduire cette résistance en permettant de de contourner, voire de dépasser, les normes sociales et l'éducation reçue dans un univers parallèle, il est possible de mieux comprendre son identité et d'en révéler des aspects occultés (Williams et Prior, 2015).

3. Une dynamique paradoxale de liberté et de contrôle

En permettant de faire émerger et vivre une identité personnelle assumée, les relations et pratiques goréennes permettent ainsi d'évacuer des tensions internes entre la personnalité enfouie et la personnalité vécue. Paradoxalement, le renoncement temporaire à une part de son autonomie peut offrir un sentiment de contrôle accru sur sa sexualité , son corps et son identité, en se libérant des pressions sociales et culturelles. C'est ce contrôle que recherche la kajira en voulant abandonner une partie de la maitrise de soi. Cependant, cela ne se fait pas sans heurts, ni résistance. C'est pour cette raison que la kajira se remet à un Maître, capable de la mener sur cette ligne de crète.

Ainsi, la relation goréenne peut renforcer la confiance en soi et favoriser une affirmation identitaire plus authentique et assumée en contribuant à un meilleur équilibre psychologique et à une meilleure acceptation de soi. Cependant, la route est souvent longue et chaotique pour atteindre cet objectif


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